“Nous souhaitons produire et consommer localement, et non ramener de la nourriture des villes » (Moussa, producteur de noix de cajou à Koonan)
Du 15 au 21 décembre 2020 une semaine de diagnostic a été réalisée par l’association Terre & Humanisme et son consultant Razack Belemgnegre, responsable burkinabé de l’association Beo-neere Agroécologie.
Les objectifs de ce diagnostic étaient :
- Evaluer les potentialités locales pour le développement de l’agroécologie à Koonan
- Etudier les conditions de viabilité du projet
- Proposer un plan de formation des animateurs
Ce diagnostic a permis de mieux connaître les caractéristiques du milieu (les reliefs et cours d’eau, les sols et sous-sols, la végétation…) et les différents types de cultures selon les zones (bas-fonds, zone de coteau, zone de savane non cultivée).
De plus, les agriculteurs ont pu s’exprimer lors de rencontres individuelles et de réunions grand groupe. Parmi les principales problématiques actuelles, les personnes rencontrées ont cité les feux de brousse, les conflits agriculteurs-éleveurs et le changement climatique.
« C’est la première fois que quelqu’un vient échanger avec nous sur notre activité qui est vue comme insignifiante » (agricultrice détenant un petit potager près de sa maison)
Il s’avère que certains agriculteurs ont déjà des pratiques agroécologiques mais globalement, elles sont peu développées et rudimentaires : une marge importante de développement existe pour ces pratiques.
Un grand avantage pour la mise en place de formations à l’agroécologie est le fait que la commune de Koonan dispose de groupes d’entraide très dynamiques. Il s’agit de groupes d’hommes ou de groupes de femmes qui s’organisent pour réaliser certains travaux en commun ainsi que d’autres activités collectives. La grande fertilité des sols et la disponibilité en eau sont d’autres avantages.
Le diagnostic réalisé a fait apparaître des problématiques de dégradation des sols et de baisse de la fertilité (en particulier sur la zone terre ferme), sans doute en lien avec les pratiques agricoles. Par ailleurs, les effets du changement climatique, et notamment l’irrégularité des pluies se fait sentir.
Dans ce contexte, le développement de l’agroécologie est tout à fait pertinent. L’agroécologie, en plus d’apporter des solutions concrètes et à bas coût pour le maintien de la fertilité des sols, la gestion des maladies et prédateurs, et de l’enherbement, peut contribuer au développement de la production maraîchère et du petit élevage, activités prisées par les femmes et les jeunes.
Nous allons étudier en profondeur ce diagnostic et sur cette base développer notre projet pour l’agroécologie à Koonan !